
La relation entre la Statue de la Liberté et l’immigration a toujours été très forte. Malgré cela, lorsque la sculpture a été inaugurée en 1886, aucun des discours prononcés par les personnalités présentes n’a mentionné les émigrants qui débarquaient sur les côtes américaines.
De son côté, le créateur de la statue, Frédéric-Auguste Bartholdi, la considérait simplement comme un message de liberté que le peuple des Etats-Unis souhaitait transmettre au monde. Alors, comment est-elle devenue une icône de l’immigration?
L’histoire d’un poème
L’origine de cette union symbolique provient du poème « The New Colossus » d’Emma Lazarus, un sonnet qui est toujours resté uni à l’histoire de la sculpture. Ce magnifique texte a été écrit dans le contexte de la collecte de fonds pour la construction de l’énorme piédestal sur lequel serait placée la statue, sur l’île qui s’appelait alors Bedloe’s Island.
La poétesse Emma Lazarus était alors bien connue dans la communauté et a accepté de rédiger un poème en lien avec la statue, qui serait mis aux enchères pour aider à financer l’oeuvre.
L’écrivaine, fille d’une famille aisée juive qui vivait à New York depuis plusieurs générations, était à ce moment très touchée par les persécutions dont souffraient les Juifs en Russie. Elle a donc activement collaboré avec les organisations américaines qui aidaient les persécutés à se réfugier aux Etats-Unis et à commencer une nouvelle vie. Son petit poème en l’honneur de la statue, lui, est imprégné d’une profonde sensibilité vis-à -vis de ceux qui devaient abandonner leur foyer pour retrouver la paix et la liberté.
Le poème
Les lignes les plus iconiques du poème sont les suivantes:
« Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore,
Send these, the homeless, tempest-tossed to me,
I lift my lamp beside the golden door! »
C’est ainsi qu’est né le mythe de la mère toute puissante qui recevait les opprimés et leur donnait la bienvenue. La poétesse est malheureusement décédée très jeune et son oeuvre est restée dans l’ombre pendant plusieurs années. Une de ses amies, Georgina Schuyler, a cependant réussi à faire poser une plaque en bronze à l’intérieur du piédestal pour y inscrire le poème, en 1903.
Au cours des années qui ont suivi, plus de 17 millions d’immigrants ont rejoint les côtes de New York. L’une de leurs premières images était la déesse, avec le bras levé, qui leur donnait la bienvenue, dans un nouveau monde illuminé par la lumière de la liberté.
En 1936, un discours de Franklin D. Roosevelt en l’honneur du cinquantième anniversaire du monument a renforcé l’image de la Statue de la Liberté en tant qu’icône de l’immigration. Il a ainsi affirmé que ce phénomène occupait une place centrale dans l’histoire de la nation et a félicité les nouveaux citoyens américains pour leur capacité d’adaptation.
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